Programme musical 

4 musiciens (quatuor à cordes)

  • Introduction
  • Sonate 1 : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font
  • Sonate 2 : Ce soir tu seras avec moi au Paradis
  • Sonate 3 : Femme, voici ton fils
  • Sonate 4 : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
  • Sonate 5 : J’ai soif
  • Sonate 6 : Tout est achevé
  • Sonate 7 : Père, entre tes mains, je remets mon esprit
  • Le tremblement de terre

Haydn compose Les sept dernières paroles du Christ en croix en 1786, période d’intense création dans les domaines de la symphonie et de la musique de chambre. Il s’agit d’une commande : le compositeur doit illustrer musicalement chacune de ces sept paroles, prononcées auparavant par un prêtre. Haydn ajoute une introduction et une conclusion (le tremblement de terre qui accompagne la mort du Christ) aux sept mouvements associés aux différentes paroles. Il écrit cette pièce pour orchestre avant d’en réaliser une version pour quatuor à cordes (celle sur laquelle nous nous appuierons pour ce projet), et une dizaine d’années plus tard, il la transformera à nouveau, cette fois en un véritable oratorio avec orchestre, chœur et solistes.

Deux versions de ce programme sont possibles : la première est uniquement musicale, alors que dans la seconde, des images (tableaux, gravures…) sont projetées derrière les musiciens, comme une sorte de commentaire et d’interprétation visuels de l’œuvre musicale. Ce sont essentiellement des Crucifixions, dont certaines parties sont parfois mises en valeur. Mais il y a aussi d’autres thèmes de la vie du Christ, en fonction de la musique, comme des souvenirs qui se présenteraient à lui dans ces moments intenses de doute et d’espoir, où se jouent, pour les chrétiens, le salut de l’homme. Il y a en effet des passages à l’allure plus détendue, voire souriante comme dans la 5ème parole, « J’ai soif », qui provoquent des contrastes énormes avec la tonalité générale de l’œuvre.

Il y a donc toute une narration picturale à partir de la création musicale passionnante de Haydn et autour de ce thème si intense et ô combien dramatique et théâtral des sept dernières paroles. Haydn a repris cette œuvre, il l’a réinventée en lui adjoignant un chœur, des solistes et un orchestre beaucoup plus fourni (et donc de nouvelles paroles, tout un nouveau texte). Nous souhaitons suivre modestement ses pas et proposer notre propre réinterprétation de cette musique sublime, sans paroles (autres que celles d’origine), et laissant au public la liberté de créer lui-même son drame, et de suivre sa propre méditation.